De Miroir et d’Espoir – Tome 2 (Service Press)

Titre : De Miroir et d’Espoir
Auteur : JC Staignier et Julie-Anne Bastard
Maison d’édition : BMR
Collection : /
Date : 13 Juillet 2021
Papier : /
eBook : 4.99€

SERVICE PRESS

Résumé : Blanche refuse d’épouser l’odieux duc de Poitiers comme le roi Louis XIV l’exige. Dans un acte irréfléchi, elle pose sa main sur la surface illuminée d’un miroir qui, elle le sait, la transportera trois cents ans plus tard, en 2010  !
Sébastien, le chef de la sécurité du château de Versailles, est abasourdi. Lui qui parle tous les jours au portrait de la fascinante Blanche de Vaudreuil, la voilà désormais en chair et en os devant lui. Lorsqu’il propose à la jeune femme de l’accueillir chez lui, il ne s’attendait pas à un tel raz-de-marée ! L’intrépide et capricieuse Blanche bouscule ses habitudes au point que leur cohabitation s’annonce explosive…

Mon avis :

Déjà, je souhaite vivement remercier les éditions BMR pour ce Service Press et pour leur confiance.

Après avoir suivi Emma, qui était arrivée à la cour de Louis XIV en traversant un miroir, nous découvrons dans cette suite l’histoire de Blanche. Cette dernière a suivi le chemin d’Emma, mais dans le sens inverse. Puisqu’au lieu de passer de notre époque au dix-septième siècle, Blanche de Vaudreuil va partir de 1680 pour arriver à notre époque, histoire de fuir un mariage qu’elle ne désirait pas.

Dans le premier tome j’ai adoré Blanche, qui avait été un véritable petit rayon de soleil. Alors, évidemment, cette suite me donnait plus qu’envie car c’était l’occasion d’avoir son histoire à elle. Et… j’ai quelque peu déchanté. Bon, j’exagère un peu, car j’apprécie toujours Blanche, mais en même temps je l’ai trouvé fortement irritable sur sa façon d’être. Alors, ce n’était pas de sa faute, elle n’a pas grandi à notre époque, c’est donc normal que ces façons d’agir, de penser et de parler soient différentes. Mais… parfois j’avais beaucoup trop de peine pour Sébastien, pour pouvoir accepter les caprices de Blanche. D’ailleurs, peut-être que si je n’avais pas aimé Sébastian, mon avis aurait été différent. Après, c’est aussi ce qui fait le charme de ce livre, la rupture totale d’un univers pour un personnage qui découvre un siècle qui n’est pas le sien.

Parlons un peu de Sébastien. Il est le bon samaritain qui va aider Blanche à notre époque. Cela faisait un moment, en tant que chef de la sécurité de Versailles, qu’il connaissait Blanche. Ou plutôt, il avait appris à aimer son portrait qui trônait sur l’un des murs du château. Alors, quand elle est soudainement apparue devant lui, alors que la disparition d’Emma dans cette même pièce était encore bien présente dans son esprit, il n’a pas hésité à lui porter secours. Au point même de la croire sur son histoire de voyage dans le temps. C’est à partir de là qu’il l’amènera chez lui, pour lui prêter le gite et le couvert. J’ai tout de suite aimé Sébastien et ce sentiment est resté du début à la fin du livre. Il est clairement mon personnage préféré de cette lecture et même des deux tomes réunis.

Pour ce qui est de l’histoire, nous avons l’effet inverse de celui d’Emma. Là où la première avait dû apprendre à se passer de technologie et d’autres inventions plus ou moins récentes, Blanche doit, elle, découvrir comment vivre avec. Et c’était très intéressant d’avoir ces deux points de vue là, surtout que les deux femmes ne réagissent pas du tout pareil. En plus, le tout est saupoudré d’humour et autant dire que cela fait toujours bien de rire un bon coup !

En tout cas, comme pour le premier tome, j’ai beaucoup aimé ma lecture. Le fait d’avoir eu l’opportunité de les lire l’un à la suite de l’autre m’a aussi permis de rester dans l’univers à chaque instant. Il n’y a pas eu de coupure pour moi, tout était encore frais dans mon esprit et je me souvenais donc de chaque personnage. Et en parlant de ces derniers, une grande question me titille… Un tome trois verra-t-il un jour le jour sur le personnage de Rose qui, ne l’oublions pas, a elle aussi traversée le miroir à la fin du tome un ? Car, si dans ce tome deux il en est fait question à plusieurs reprises, nous n’avons aucune idée de l’époque dans laquelle elle s’est retrouvée, ou encore ce qui a pu lui arriver. J’espère vraiment avoir les réponses à ces questions un jour !

Ma note : 4/5

Citation :

« Blanche plongea les yeux dans ceux de son cavalier. Soudain, elle sursauta. Il lui semblait reconnaître la douceur de ce regard.
— Nous sommes-nous déjà rencontrés ? Je suis persuadée que oui.
— Peut-être dans vos rêves, belle inconnue.
Il parlait bas, mais même l’intonation de sa voix lui paraissait familière. Elle aurait juré qu’il s’agissait de celle de Sébastien. Impossible, lorsqu’il avait refusé de les accompagner, il avait prétexté se rendre au restaurant avec son ami Jules.
Après tout, d’autres descendants de familles nobiliaires devaient fréquenter cette réception. Peut-être celui-ci ressemblait-il à l’un d’eux.
— Comment appelle-t-on cette danse ? interrogea-t-elle.
— Un slow.
Dès que la musique s’arrêta, il invita Blanche à goûter les petits fours disposés sur une table. Avec une patience infinie, il lui énonça le nom de chaque mets : blinis au caviar, mini opéra de foie gras au pain d’épices, bouchées de vol-au-vent et d’escargot bourguignon, noix de Saint-Jacques en médaillon et polenta de homard, brochettes de magret de canard. Blanche se régala de tout. Pour accompagner sa dégustation, elle réclamait chaque fois une nouvelle coupe de champagne. À la longue, la tête lui tournait, mais elle se sentait si bien qu’elle se moquait de terminer la soirée ivre morte. Cet homme lui donnait l’impression d’être libre. Il n’exigeait rien d’elle si ce n’était de lui tenir compagnie. Elle lui proposa de prendre l’air et, sans attendre sa réponse, elle glissa le bras sous le sien. Tous deux quittèrent la salle de direction du jardin. L’allée était illuminée, mais au loin seule la lune éclairait la pelouse de son auréole blanchâtre.
— Vous n’avez pas froid ? s’inquiéta l’inconnu.
— Non, au contraire.
Blanche se mit à tournoyer et à rire si vite et si fort que, tout à coup, elle se sentit basculer vers le sol. L’homme l’attrapa juste à temps avant qu’elle ne pique du nez dans l’herbe. Elle respira son parfum, toucha son menton du bout des doigts, s’enhardit à tenter d’enlever son masque. Il retint sa main de justesse, sans brusquerie, mais avec fermeté.
— Non ! Vous pourriez être déçue… »